Doléances adressées au Président de la République, par l’association « GUIDIMAKHA-TIKANE »

Excellence monsieur le Président,

Permettez-moi avant tout de vous souhaiter avec toute la délégation qui vous accompagne, la bienvenue et ensuite de vous remercier pour cette audience, une occasion pour moi de vous formuler au nom de Guidimakha-Tikané, des doléances de la diaspora. Enfin je vous prie Monsieur le président, à travers ma voix, en qualité de président de l’association de vous transmettre les salutations de toute la diaspora ainsi que les remerciements des membres de Guidimakha-Tikané et de tout Guidimakha pour le plan de développement et d’urbanisation que vous avez lancé pour la modernisation de la région Guidimakha.

A titre principal :

• La diaspora aspire à une citoyenneté pleine et entière. Pour cela Monsieur le président l’enrôlement à l’état civil, qui est la porte d’entrée à l’exercice de ce droit fondamental, doit pouvoir être accessible à tous nos concitoyens. Par conséquent l’institution d’une commission de facilitation de l’état civil à l’image de celle qui a été instituée au niveau national, dans les différents départements administratifs, seule susceptible, de régler les cas des personnes qui n’avaient pas été recensées dans le cadre du recensement de 98 ou ne disposant d’aucun document d’état civil est une priorité absolue. Au passage je voudrais témoigner ici de l’excellent travail que la nouvelle équipe du centre d’état de paris déploie au service de la diaspora. Qu’elle en soit remerciée.

• La diaspora aspire aussi à l’automaticité de l’acquisition de la double nationalité pour la commodité de ses déplacements et une meilleure intégration à la Mauritanie des enfants nés à l’étranger de parents mauritaniens.

D’autre part la diaspora a à cœur de pouvoir garder les liens les plus fermes et constants avec la mère patrie, tant sur le plan physique que culturel. C’est pourquoi elle souhaite la réouverture du consulat, qui est une réponse appropriée à ce double besoin, avec la création d’un centre culturel en son sein.

• La diaspora demande également la création d’un guichet unique à Nouakchott où seront intégrés tous les services dont la diaspora a besoin, ceci pour une facilitation des démarches administratives.

• La diaspora sera fière de l’ouverture d’une ligne aérienne entre Nouakchott-Paris, par la compagnie nationale, Mauritanie Air Line (Mail), voire même une ligne directe, Paris-Sélibaby. A défaut une ligne Nouakchott-Sélibaby. Au-delà du patriotisme économique que cela offre aux mauritaniens, elle permettra une facilitation des couts du voyage pour nos compatriotes.

• En outre la diaspora souhaite  la renégociation de la convention sociale entre la caisse nationale de sécurité sociale et la France pour permettre un système de réversion simple et transparent des allocations dues aux immigrés mauritaniens, fruit de la cotisation à leur profit de leurs employeurs.

A titre accessoire :

En sa qualité d’acteur du développement de la Mauritanie, dans tous les domaines de la vie nationale, la diaspora se préoccupe aussi du sort de certains secteurs vitaux, dont l’état et le fonctionnement sont essentiels pour les populations nationales : Ainsi Monsieur le président de la république, je voudrais à cet égard attirer votre attention sur la situation des écoles et des collèges du Guidimakha en particulier. Ces institutions qui sont le fondement de notre développement, se trouvent être dans un état catastrophique. D’abord par manque d’équipements (tables et bancs) et de salles pour tous les niveaux ; ce qui oblige à un roulement des élèves ou un entassement dans les salles de classe. Tout cela, ajouté à l’absentéisme criant des enseignants qui prévaut, est préjudiciable à la qualité de l’enseignement. Il est à déplorer aussi la déperdition scolaire, due au manque de structure d’accueil pour les élèves du monde rural, obligés de partir poursuivre leur scolarité dans les grandes villes quand il n’y a pas de collège ou de lycée dans leur milieu naturel ou un manque d’accompagnement sous forme de bourse en faveur des élèves issus de familles pauvres. Donc construire des classes, des cantines et des internats, octroyer des bourses et équiper les établissements de l’enseignement de tous les degrés sont des doléances majeures de nos populations.

•  S’ajoute aux problèmes des établissements scolaires, le manque d’eau courante et potable dans un grand nombre des villages et campements du guidimakha. Or tout le monde est conscient de l’importance pour la santé de consommer de l’eau potable. Ainsi les populations ont besoin de forages et de réseaux d’adductions d’eau.

• La santé ne sera pas en reste, beaucoup de dispensaires et de centre de santé manque d’équipements (tables d’accouchement, appareil d’échographie…) de toutes sortes, lesquels sont également insuffisamment fournis en médicaments. Il se trouve aussi que le manque d’infrastructures routières fait que beaucoup de villages sont enclavés. Cela pose souvent des problèmes pour les cas relevant de l’urgence. Il est donc vital que les structures de santé soient équipées et dotées d’une ambulance.

• Le développement de la région est aussi une question essentielle. Mais en grande partie il passe par la promotion des activités agricoles, maraichères et d’élevage. Pour cela il faut la construction des barrages, des moyens de rétention de l’eau et l’installation de l’électricité partout. C’est là des investissements en équipements qui seront essentiels pour le développement du Guidimakha.

Monsieur le Président, à titre de rappel, Guidimakha Tikané était avant tout un mouvement politique qui s’appelait Guidimakha TI-GHAZOUANI, né pendant la campagne présidentielle passée, ce qui littéralement veut dire Guidimakha dit oui à Ghazouani. A travers lui un pan important de la diaspora, originaire du Guidimakha a soutenu votre candidature pendant les élections présidentielles passées. Aujourd’hui pour continuer de soutenir l’action politique du président et répercuter ses réalisations partout où cela est nécessaire, il avait besoin d’une structuration légale et de se muter.

C’est pourquoi il est devenu aujourd’hui une association apolitique et s’intitule désormais Guidimakha Tikané et regroupe tous les villages du guidimakha en son sein. Sous cette forme elle continue cependant de poursuivre le bien-fondé primaire qui a présidé à son existence. A cela s’est ajoutée la réalisation d’actions de solidarité et d’entraide entre membres de la diaspora. Ce qui a été largement démontré pendant cette période de pandémie où de plus en plus il se fait jour que la solidarité est une valeur essentielle d’accompagnement des populations.

Monsieur le président les membres de l’association Guidimakha Tikané, placent en vous un grand espoir de voir leurs doléances être traduites dans les faits pour le bien de la diaspora et des populations du Guidimakha. Je ne peux clore mon intervention monsieur le président sans vous renouveler mes remerciements et vous adresser mes meilleurs vœux pour l’année 2021.

Je vous remercie, pour l’écoute.

Mohamed Coulibaly, président de l’association « GUIDIMAKHA-TIKANE

Boully.net